Le futur de la finance durable en Suisse

SYNTHÈSE

Le 19 novembre 2009, des acteurs de la finance se réunissaient à Genève dans le cadre d’un événement organisé par Sustainable Finance Geneva (« SFG ») pour envisager quel serait le futur possible de la place financière suisse.  Trois scénari étaient envisagés:

  1. Statu quo – valorisation des atouts classiques;
  2. Evolution – responsabilisation de la finance et responsabilisation des
    investissements;
  3. Rupture – la finance au service d’une économie durable.

Près d’une décennie plus tard, quel est le scénario le plus probable? Quel est le chemin que vont emprunter les acteurs de notre place financière? Quels sont les défis auxquels ils vont faire face? Quelles sont les opportunités et les signaux positifs qui émergent? Finalement, quels sont les acteurs qui doivent agir?

Le scénario qui nous semble le plus ambitieux mais le plus difficile à mettre en place pour l’heure est précisément le troisième: la finance n’est plus uniquement un instrument de spéculation et d’enrichissement pour une infime partie de la population mais elle se met au service de l’économie réelle et assure la transition vers un futur durable, qui est indispensable.

Pour ce faire, il est nécessaire que tous les acteurs participent activement au changement: la société civile va donner l’impulsion pour modifier les habitudes d’investissements, les politiques vont introduire des règles contraignantes et le secteur privé, qui est une ressource extraordinaire, innovera afin de s’adapter aux nouvelles
contraintes.

Nous avons, à dessein, choisi le futur le plus ambitieux et positif pour qu’il soit décrit et donc ancré dans les esprits de ceux qui le liront et qu’il puisse ainsi se réaliser. Nous souhaitons que le changement se fasse au plus vite, car il est déjà tard, mais il n’est pas encore trop tard pour pouvoir mettre en place la résilience nécessaire pour faire face aux défis que notre société devra affronter.

La place financière que nous imaginons est le moteur pour des projets durables, locaux avec un fort impact sur notre société et qui font du sens: émission d’obligations vertes pour financer l’installation de panneaux solaires sur tous les toits en Suisse, des fonds d’investissements qui financent des micro-fermes urbaines et péri-urbaines, les investisseurs institutionnels qui n’investissent que dans des instruments qui remplissent des critères liés à l’Environnement, au Social et à la Gouvernance (« ESG »).

Nous voyons la finance comme le pivot d’un changement de cap, positif et indispensable vers un monde durable.

CONTEXTE GLOBAL

Les défis auxquels notre humanité doit et devra faire face dans les prochaines décennies sont sans précédent:

  • Déréglement climatique, qui va avoir comme conséquences des catastrophes de plus en plus fréquentes et de plus en plus coûteuses, des déplacements massifs de populations; leurs régions étant devenues inhabitables, voir inexistantes;
  • Perte massive de biodiversité (on parle de 6ème extinction de masse ou d’anihilation de la nature) dont les êtres humains sont totalement dépendants pour leur survie;
  • Acidification des océans, perte d’oxygène avec augmentation de zones mortes en eaux costales comme en eaux profondes, surpêche et changements de courants;
  • Surpopulation et de surcroit dans les zones urbaines: nous comptons 90 millions de personnes de plus chaque année au niveau mondial;
  • Perte de terres arables comme conséquence de la surexploitation des sols avec l’agriculuture intensive et l’usage massif de pesticides et d’engrais;
  • L’eau potable qui est une partie infime de l’eau qui est sur notre planète devient une ressource qui va manquer dans le futur et qui devient, partout, polluée;
  • Au niveau de l’énergie, le pétrole, la ressource qui a été pendant des années facile à extraire et bon marché va devenir de plus en plus difficile à extraire et chère à l’extraction (EROI3 de plus en plus bas);
  • Toxification de toute la biosphère, sans exception avec des métaux lourds, nanoparticules et produits chimiques avec des conséquences dramatiques sur la faune, la flore et les humains;
  • Le modèle économique actuel est basé sur un paradigme insoutenable qui est la croissance continue et financé par la dette et qui est complètement déconnecté de l’économie réelle;
  • De plus la mondialisation est inadaptée au cerveau humain qui a vécu quasiment toute son existence dans des tribus de petites tailles.

Au dernier World Economic Forum – WEF, la majorité des risques liés cités comme les plus probables et ayant potentiellement le plus d’impact sont des risques liés à l’environnement alors qu’historiquement il s’agissait principalement de risques économiques. Il semblerait que l’on prenne enfin conscience, que l’économie ne peut pas être dissociée de l’environnement dans lequel elle est intégrée.

Partant de ce tableau, qui peut sembler négatif, voir sans espoir, nous, les humains présents aujourd’hui sur notre planète avons la chance inouïe d’être des acteurs d’un changement nécessaire. Et en utilisant l’économie comme moteur, nous arriverons à atteindre la résilience nécessaire pour mitiger et s’adapter aux changements à venir.

CONTEXTE SUISSE

La Suisse sera un des pays qui sera le plus impacté par les défis globaux cités précédemment: l’augmentation des températures sera bien plus importante chez nous qu’ailleurs, notre position centrale en Europe en fait un lieu de migration climatique, les rapports sur la perte de biodiversité sont alarmants7 alors que nous aurions les moyens financiers de mettre en place des mesures pour mitiger ces menaces.

Cependant, nous avons en Suisse un atout qui, s’il est utilisé correctement, doit nous permettre de pouvoir catalyser la transition: il s’agit de notre place financière, dont la réputation au niveau mondial n’est plus à faire.

La Suisse, qui est la troisième place financière mondiale en termes d’actifs sous gestion, se trouve actuellement à un tournant: le secret bancaire qui est un de ses atouts est tombé (sauf pour les nationaux), la concurrence d’autres places comme Singapour ou Hong Kong, se fait sentir, la pression de nos voisins européens, notamment sur le statut de paradis fiscal de notre pays grandit sans cesse.

De plus, les gestionnaires de fortunes doivent remettre en question leur manière traditionnelle de gérer leurs clients: avec les nouvelles générations dites « millenials » ou « digital natives » qui ne cherchent plus uniquement le rendement à tout prix mais (également) à donner un sens à leurs investissements et exigent de leurs gestionnaires qu’ils prennent en compte des critères liés à ESG.

Dès lors, il nous est proposé un choix: camper sur nos positions actuelles et refuser la trajectoire vers un monde durable ou au contraire saisir les défis comme des opportunités pour rendre notre société et notre place  financière non seulement durable mais compétitive à long terme. Le potentiel d’un système financier promouvant la finance durable est énorme pour notre place financière et permettrait de redonner une
dynamique à notre place financière qui n’est plus aussi prospère qu’elle ne l’a été par le passé.

Défis en Suisse

Certaines caractéristiques de notre pays peuvent être des entraves au changement:

  • La Suisse est un pays très libéral, avec un minimum d’intervention de l’état. Dès lors, il n’existe quasiment pas de réglementations contraignantes qui pourraient pousser (forcer) les acteurs de la place financière à investir de manière durable
  • Les lobbys économiques sont très puissants et utilisent le spectre, pas toujours fondé, de la perte de compétitivité de la Suisse, l’augmentation du chômage, le départ d’entreprises de la Suisse en cas de réglementation supplémentaire et sont systématiquement opposés à tout changement et à toute réglementation, notre gouvernement état principalement orienté à droite et donc défendant principalement les intérêts économiques.
  • Dans le domaine des réglementations la Suisse a plutôt une attitude de suiveur qu’une attitude proactive et attend plutôt de voir ce que les autres pays font en laissant plutôt l’autorégulation agir que de mettre en place un cadre législatif suffisant.

Force est de constater, cependant, que l’autorégulation ne fonctionne pas, au vu de l’urgence des problématiques qui nous occupent. Il est aujourd’hui impensable que le monde financier agisse de lui-même sans un cadre réglementaire imposé. Il agira, certes mais lorsqu’il sera alors trop tard et avec des conséquences financières (perte de valeur des actifs) très importantes. La stratégie de la Suisse, « observer avant d’agir », bien qu’elle ait été payante dans de nombreux domaines pourrait s’avérer rédibitoire pour le secteur financier, d’autres pays aux réglementations plus stricte pouvant le dépasser.

Opportunités en Suisse

D’autres caractéristiques de notre pays représentent des opportunités pour accélérer la transformation:

  • Notre pays a la particularité d’avoir un des systèmes démocratiques les plus forts au monde et cet aspect participatif est une richesse. Des initiatives comme « initiative contre la spéculation des matières premières », « initiative pour des multinationales responsables », « initiative pour une économie verte » bien que très combattues par le monde économique, ont l’avantage, même lorsqu’elles ne sont pas acceptées en votation populaire, de créer le débat, d’ouvrir les esprits et planter les graines de la transition.
  • Nous avons un levier énorme avec notre secteur financier qui gère des flux financiers de CHF 6 trillions, donc 10 fois supérieure au PIB du pays (CHF 650 milliards)9. Si ce levier est correctement exploité pour des investissements durables l’impact peut être significatif pour la société ainsi que pour la position de la place fiancière suisse.
  • Il existe une demande mondiale croissante de produits et de services financiers durables et par conséquent de nombreuses opportunités se créent en Suisse telles que les Fintech, les plateformes de crowdfunding pour financer des projets concrets, de proximité et qui font du sens. Par ailleurs, en novembre 2016, le Conseil fédéral s’est prononcé en faveur d’une réduction des obstacles à l’accès au marché pour les entreprises actives dans ce secteur, tout en augmentant la sécurité juridique pour l’ensemble de la branche11. Notons encore l’avènement des Green Bonds dont les fonds souscrits peuvent être utilisés pour des projets durables.
  • Les acteurs regroupés dans les organisations SFG et Swiss Sustainable Finance ont la volonté de faire de la Suisse un centre pour la finance durable. Le secteur financier de notre pays jouit déjà d’une excellente réputation et dispose de nombreux talents. Choisir la voie de la finace durable ne ferait qu’accroître la notoriété de la Suisse au niveau mondial et la rendre encore plus compétitive.
  • Bien que peu de réglementations contraignantes existent, comme mentionné plus haut, la Suisse a inscrit dans sa Constitution la protection de l’environnement: « La Confédération et les cantons oeuvrent à l’établissement d’un équilibre durable entre la nature, en particulier sa capacité de renouvellement, et son utilisation par l’être humain » (Art 73 ).
  • Il existe un besoin de reconnection au réel, au tangible, au local, à des projets qui font du sens, qui est très présent en Suisse et surtout dans les nouvelles générations. Preuves en sont les projets locaux et durables qui voient le jour grâce aux financements participatifs.

Les opportunités sont nombreuses et de taille et il serait vraiment irresponsable de ne pas les saisir pour se positionner comme la place financière durable au niveau mondial tout en agissant pour le futur de notre humanité.

OBJECTIF: LA FINANCE AU SERVICE D’UNE ÉCONOMIE DURABLE

Plus personne (ou seuls quelques sceptiques, qui deviennent heureusement de plus en plus rares) ne peut nier que, au vu des changements disruptifs auxquels nous auront à faire face, le statu quo n’est pas une option envisageable. Une transition, qui nous prépare aux défis futurs et qui nous permette de mitiger les conséquences de ceux-ci est donc indispensable. Le coût d’attendre à agir devient toujours plus important, il est nécessaire
d’agir maintenant.

Afin d’agir et vite, tous les acteurs doivent se mobiliser pour un objectif commun: utiliser la finance comme moteur d’une économie réelle et qui finance des projets utiles pour la transition, locaux, qui ont un sens et qui ne sont pas créés comme objets de spéculation mais dans un but de créer de la valeur qui ait un impact positif sur les gens, la planète et le futur.

De tels projets incluent par exemple:

  • des projets liés à la décarbonisation de l’économie, tels que la création de toits solaires sur de grandes surfaces;
  • la mise sur pieds de micro-fermes qui promeuvent une agriculture locale, biologique et respectueuse de l’environnement et du cycle des saisons;
  • des supermarchés en vrac et en circuit court, qui travaillent avec des producteurs de la région;
  • des unités de production à taille humaine et qui puissent intégrer des personnes qui sont en rupture avec la société;
  • des projets de réduction et de revalorisation des déchets, en général tous les projets qui promeuvent l’économie circulaire.

Ce n’est que si tous les acteurs agissent maintenant avec les outils qu’ils ont a disposition, que de tels projets, durables et rentables, pourront voir le jour et rendre en même attractive et compétitive la place financière suisse.

Les acteurs impliqués et leurs objectifs sont les suivants:

Les investisseurs

Ceux-ci ont tout intérêt à mettre en place des politiques volontaires durables au lieu d’être contraintes de le faire suite à une législation cantonale ou fédérale et d’encourir ensuite des pertes ou des sanctions suite à un changement brutal de stratégie d’investissement.

Les placements qui ne sont pas durables comportent un risque pour les investisseurs et notamment pour les rentiers et futurs rentiers dont le paiement des rentes est totalement dépendant de leur caisse de pension. Rappelons que la plupart des caissesde pension en Suisse ont leurs actifs placés dans des entreprises actives dans les énergies fossiles, dont le bilan inclut la valorisation des réserves non encore extraites. Or, afin de
respecter les accords de Paris que notre pays a ratifié et maintenir une augmentation de la température la plus proche des 2°, les réserves restantes ne doivent pas être extraites. Cela signifie que les entreprises actives dans les énergies fossiles, sont inéluctablement vouées à devoir déprécier durablement leur bilan, avec des conséquences catastrophiques pour les investisseurs privés et institutionnels qui possèdent de telles
actions.

Les investisseurs devraient suivre les Pratiques d’Investissements Responsables (« PRI ») qui demandent notamment d’adopter 6 principes d’investissements:

  1. Incorporer les principes ESG dans l’analyse des investissements et le processus de prise de décision;
  2. Etre des investisseurs actifs et intégrer les questions ESG dans les propres pratiques politiques;
  3. Chercher à obtenir des informations appropriées sur les questions ESG des entreprises dans lesquelles investir;
  4. Promouvoir l’acceptation et la mise en œuvre des Principes dans le secteur de l’investissement;
  5. Travailler ensemble pour améliorer l’efficacité des acteurs dans la mise en œuvre des Principes;
  6. Rendre compte des activités et des progrès réalisés dans la mise en œuvre des Principes.

Les investisseurs qui veulent avoir un impact positif ont la possibilité de se regrouper pour faire changer les comportements des entreprises, par exemple avec des plateformes comme la « PRI Collaboration Platform », plutôt que de vendre les actions d’entreprises problématiques, les investisseurs peuvent se joindre et faire valoir leurs droits de propriétaires de la société pour obtenir des changements positifs.

Le législateur

Comme indiqué plus haut, il est illusoire de continuer à croire que l’autorégulation sans mesures contraignantes puisse marcher, le modèle économique actuel fait que les entreprises ne vont changer que si elles y sont contraintes. Dès lors, les organes exécutifs de notre pays ne peuvent promouvoir la finance durable et
définir des conditions cadres que si le parlement leur en donne le mandat. Celui-ci doit se porter plusieurs niveaux:

  1. Instauration de règles contraignantes pour l’augmentation de la transparence des entreprises sur des critères de durabilité, notamment des critères « ESG » (Environnement Social et Gouvernance). Nous emboiterons le pas à d’autres pays de l’UE, comme la France notamment.
  2. Mise en place de règles contraignantes pour divulguer les risques climatiques pour les intermédiaires financiers, les investisseurs institutionnels devraient pouvoir quantifier ce risque et il serait dès lors plus facile aux assurés de demander des désinvestissements de ces actifs, en ayant cette vision de rentabilité sur le long terme. Les institutions qui ont une approche proactive aujourd’hui encourent non seulement des coûts de divulgation supplémentaires par rapport à leurs compétiteurs mais n’ont pas de benchmark possible, étant donné qu’il n’y a ni normes, ni contraintes.
  3. De même, dans la définition du devoir fiduciaire le législateur devrait inclure comme obligation légale le respect de critères ESG dans leurs décisions de placement. La «UNEP Inquiry» a publié son rapport «Fiduciary Duty in the 21st Century»14 , dans lequel il est démontré que la non-prise en compte des critères ESG représente une violation du devoir fiduciaire. nos lois doivent par conséquent être adaptées aux nouveaux paradigmes et ne pas rester figées dans des idéesdépassées quant au devoir fiduciaire.

Le WWF Suisse a émis en 2017 un White Paper sur le besoin de conditions cadres pour la finance durable dans lequel sont mentionnées les opportunités pour prendre ce chemin. Avec les nombreuses réformes en cours présentement: la révision complète de la loi sur le CO2, la révision du Code des obligations et le paquet de réformes Prévoyance vieillesse 2020, qui devraient intégrer des conditions-cadres pour les acteurs financiers.

Les entreprises

Les entreprises sont les acteurs qui ont le plus de potentiel pour créer un monde meilleur: elles possèdent une intelligence collective avec les talents qu’elles emploient qui leur permettent d’innover très rapidement et trouver des solutions aux défis qui leur sont présentés.

Le « UN Global Compact Development Goals »16 a été créé précisément pour faire contribuer les entreprises aux objectifs de développement des Nations Unies. Ceux-ci sont au nombre de 17 et le mouvement est rejoint par non moins de 10’000 entreprises, qui s’engagent à mettre en place des mesures pour atteindre ces objectifs. Les Etats ont besoin de la coopération de celles-ci pour atteindre l’égalité des genres, avoir de l’eau propre et potable, fournir de l’électricité propre et bon marché, éradiquer la faim et la pauvreté, produire et consommer de manière responsable, etc…

De plus en plus de chefs d’entreprise reconnaissent le besoin de spiritualité, de sens et de faire le bien, au delà du seul objectif, désuet, de Milton Friedman de générer du profit uniquement, sans tenir compte des externalités. La conscience est là, avec quelques règles contraignantes, de la pression de la part des investisseurs et de la société civile il ne fait nul doute que les entreprises sauront se convertir pour utiliser leur potentiel pour faire le bien. Les sociétés qui ont initié cette démarche ne sont pas moins profitables, au contraire, il suffit de regarder les Benefit Corporations ou BCorp qui sont engagées pour être le changement, créer une économie inclusive, mettre l’humain au centre et travailler en réseau avec les autres BCorp pour amplifier le mouvement. Ces entreprises doivent être profitables, car la responsabilité comprend évidemment le fait de pouvoir payer des
salaires et des impôts mais elles font également le bien autour d’elles. Il est tout à fait possible de sortir du paradigme, irréel et voué à l’échec de la croissance infinie, la marque de sport Patagonia est un excellent exemple car elle met en pratique le « Reduce Reuse Repair Recycle » auprès de ses propres consommateurs en leur demandant de ne pas acheter leur produits avant d’avoir réutilisé, troqué, réparé ceux que les consommateurs
possèdent déjà. Elle vend des habits de deuxième main sur son site et reste très profitable.

La société civile

Le succès du film « Demain » de Cyril Dion et Mélanie Laurent montre à quel point nous avons tous besoin de changements et surtout de chercher des solutions positives et constructives pour un monde meilleur. En mettant en lumière que des initiatives existent, partout dans le monde, ce film a donné une impulsion positive pour mettre en valeur les projets locaux et en développer de nouveaux. Citons par exemple le film « Demain
Genève » qui parle, entre autres, de solutions relatives à l’économie circulaire et à la finance durable.
Nous avons la chance extraordinaire de vivre une époque où la nouvelle génération (qui représentera tout de même 50% de la population mondiale en 202021!), dite des « Millenials » n’est plus dans une recherche de croissance et de profitabilité à outrance mais a totalement intégré la notion de durabilité. Pour eux ces notions ne sont pas opposées, au contraire. Ces personnes représentent un puissant moteur pour le changement: elles sont capables de challenger le statu quo, y compris en matière d’investissements. Elles n’hésitent pas à changer de gestionnaire de fortune si les critères ESG ne sont pas respectés dans les investissements, elles recherchent des solutions pour faire face aux défis qui nous attendent. Cette nouvelle génération est parfaite pour stimuler le développement d’une finance durable forte en Suisse.

Les ONG sont également un acteur clé pour la transition. Ces entités indépendantes sont capables de mobiliser l’opinion publique en publiant les manquements des entreprises en matière d’environnement, d’évasion fiscale ou de violation des droits humains.

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