En novembre 2020, la Finma a ouvert une audition publique à propos de nouvelles obligations de transparence face aux risques climatiques pour les grands assureurs et les banques d’importance systémique (too big to fail). Bien que cette initiative signale un mouvement dans le droit chemin, c’est d’un pas bien trop timide que nous avançons vers là où la finance durable devrait être depuis longtemps.
En effet, en décembre 2020, le Conseil fédéral a adopté de nouvelles mesures concernant la transparence, l’analyse des risques et le développement de l’engagement suisse sur le plan international, dans le but d’améliorer la position et la compétitivité de la Suisse comme acteur majeur de la finance durable, et d’en faire «l’un des principaux centres mondiaux de services financiers durables».
Louable ambition ! Cependant, les obligations de transparence de la FINMA ne sont pas à la hauteur, celles-ci ne concernant qu’un total de 9 organisations, dont 6 appliquent déjà ces normes de façon volontaire.
Soyons à la hauteur de nos ambitions en matière de finance durable
De par son poids économique, son rayonnement international et sa stabilité politique, la Suisse a le devoir moral de saisir cette opportunité et de montrer l’exemple. Il est inconcevable de se positionner en tant qu’acteur majeur dans les services financiers durables et socialement responsables sans se doter d’une législation cohérente et ambitieuse, donnant une réelle impulsion dans cette direction.
Si la Suisse aspire à devenir la plaque tournante de la finance durable, un devoir d’exemplarité s’impose et requiert donc bien davantage qu’une circulaire visant une poignée d’institutions financières. La réglementation devrait couvrir un plus grand nombre d’organisations, pour lesquelles de nombreux bénéfices découleraient de cette transparence accrue, comme une résilience accrue, une plus grande crédibilité de la part des parties prenantes et un meilleur attrait en tant qu’employeur.
Faisons partie du changement positif
Cet engagement ne concerne d’ailleurs pas que les grands établissements financiers : c’est un effort collectif qui implique l’ensemble de l’économie et doit mener vers un monde plus juste, résilient et équitable.
Soutenons donc les efforts législatifs qui visent à améliorer la compétitivité de la place financière suisse et son rôle d’exemplarité dans la finance durable, mais exigeons qu’ils aillent plus loin ! Nous avons tous à y gagner, autant économiquement qu’humainement.